Quelle alimentation après une chirurgie des mâchoires ?
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16 janvier 2020
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La chirurgie orthognathique a pour but de repositionner convenablement les mâchoires l’une par rapport à l’autre. Le maxillaire et/ou la mandibule sont déplacés, puis fixés en bonne position au moyen de vis et plaques miniaturisées.
Les mâchoires vont consolider dans cette nouvelle position en six semaines (45 jours).
La première règle est donc d’éviter formellement de mastiquer pendant cette période, pour ne pas risquer de déplacer les pièces osseuses non encore consolidées.
L’alimentation après une chirurgie correctrice des mâchoires répond donc à un double enjeu :
- assurer un apport énergétique et protéique suffisant à la bonne consolidation osseuse
- éviter toute mastication pendant une période de 45 jours
Schématiquement, on distingue deux phases : les 15 premiers jours pendant lesquels l’alimentation doit être liquide ; puis les 4 semaines suivantes pendant lesquelles l’alimentation est très molle.
Les 15 premiers jours
Pendant les deux premières semaines, la fatigue, l’inconfort, et parfois les nausées post anesthésiques réduisent l’appétit, ce qui implique de fragmenter l’alimentation (4 à 6 petits repas par jour généralement).
Par ailleurs, un guidage sur élastiques souples est souvent réalisé la première semaine, ce qui peut compliquer les prises alimentaires.
Au cours de cette première phase, les aliments doivent être mélangés à un liquide, puis mixés pour faciliter leur ingestion. La texture des aliments doit être liquide, proche de celle d’un potage.
La « base » de ces préparations pourra être au choix un légume (carottes, courgettes…) ou un féculent (riz, pâtes, pommes de terre, lentilles corail…)
Il est indispensable d’associer à cette base un apport protéique (jambon, poisson, viande, œufs, laitages) et lipidique (on pourra enrichir les préparations avec une noisette de beurre, ou une cuillère à soupe d’huile d’olive, voire de la crème fraîche).
Enfin, il ne faut pas hésiter à assaisonner les préparations (sel, poivre, cumin, soja… selon les goûts) afin de donner un certain plaisir aux prises alimentaires dont l’aspect n’est pas toujours très appétissant…
Les aliments seront mélangés à un liquide (bouillon de volaille, lait, jus de viande, eau…) puis mixés jusqu’à la texture adaptée.
L’obtention d’une préparation lisse nécessite donc l’utilisation d’un mixeur.
Initialement, l’alimentation se fera au moyen d’un verre canard ou d’une grosse paille, puis à la cuillère dès que le déblocage sera autorisé. Dans certains cas, on pourra utiliser les premiers jours une grosse seringue dite « de gavage » ou une bouteille à pipette.
Tous les desserts liquides et lisses sont autorisés (yaourts à boire, compotes, crèmes, flans, glaces, mousses au chocolat…), en prenant soin de limiter l’apport en sucres qui augmente le risque de caries.
En complément des repas, le Docteur Chardain vous prescrira des suppléments hyperprotéinés sous forme de briquettes, que vous pourrez consommer entre les principaux repas. Il existe toute une variété de produits sucrés et salés.
De la troisième à la sixième semaine
Pendant les quatre semaines suivantes, l’alimentation est épaissie, sans toutefois pouvoir mastiquer. La texture des aliments est généralement pâteuse.
L’objectif est toujours d’assurer un apport protéique suffisant pour la consolidation osseuse, et calorique pour éviter la perte de poids et la fatigue post-opératoire.
A ce stade, les mâchoires sont généralement débloquées, et l’alimentation peut se faire à la fourchette.
De nombreux plats peuvent être consommés (hachis parmentier, brandade de morue, jambon haché, quenelles, petites pâtes, épinards à la béchamel, ratatouille, poisson bien cuit…), et comme précédemment, l’alimentation pourra être enrichie (crème, œuf, beurre…)
Les desserts pourront également être épaissis (banane écrasée, glaces, yaourts, riz au lait, compotes…), et les suppléments protéinés pourront encore être utilisés.
Sauf cas particulier, l’alimentation normale est reprise dès le 45ème jour, après accord du Docteur Chardain.
Enfin, il est également possible pour les patients qui le souhaitent de se faire livrer des « kits » comprenant l’ensemble des ustensiles nécessaires à l’alimentation (verre canard, pipette, blender, seringues, livre de recettes, et différents autres articles utiles pendant la phase post-opératoire).
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